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que Zacharie devait attendre la fin de la fête, ainsi que le prouve le récit de l’Évangéliste, où il est dit : Lorsque les jours de son ministère furent terminés, il retourna en sa maison. Cette maison était située dans les parties montagneuses de la Judée, loin de Jérusalem. Vous placez ainsi l’Annonciation de la Vierge au 25 mars, et la Nativité de Jésus-Christ au 25 décembre, douze jours avant nous.

Mais nous, qui nous fondons sur les paroles de saint Luc, nous disons que la conception d’Élisabeth eut lieu après que les douze jours des deux fêtes, qu’on appelle jours du sacerdoce de Zacharie, furent finis, c’est-à-dire le 23 du mois hébreu Tischri, ou 10 octobre.

D’après ce calcul, l’Annonciation de la Vierge Marie doit toujours tomber le 7 avril et Noël le 6 janvier. Trente ans après, le même jour du mois où le Sauveur était né, quoiqu’à un jour différent de la semaine, il fut baptisé dans le Jourdain, ce qui est un compte parfaitement exact. S’il avait, en effet, trente ans, ni plus, ni moins, il s’ensuit que le jour de son baptême dut coïncider avec le jour de sa naissance, en comptant trente années pleines sans y rien ajouter. Mais si la nativité est antérieure et précède le baptême de douze jours, alors il n’y avait pas lieu de dire que Jésus avait environ trente ans[1], mais qu’il était entré dans sa trente et unième

  1. S. Luc, III, 23.