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mélange d’eau est appelé vin pur, il est indubitable que lorsque l’on y ajoute ce mélange, le vin cesse d’être un vin pur et ne peut plus être appelé ainsi.

D’ailleurs, quand le Seigneur prit le calice entre ses mains, il dit : Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, et il ajoutait : Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne jusqu’à ce jour auquel je le boirai de nouveau avec vous, dans le royaume de mon Père[1]. Le bienheureux Jean Chrysostome, en expliquant ces paroles dans son commentaire sur l’Évangile de saint Matthieu, dit : « Il extirpe par là, jusqu’à la racine, une autre mauvaise hérésie. Il y en a quelques-uns qui, dans les saints mystères, emploient l’eau ; mais le Seigneur a dit : De ce fruit de la vigne, et la vigne produit du vin et non de l’eau. » Ceux qui mêlent l’eau au vin tâchent de détourner les paroles de ce saint docteur, en affirmant qu’il y a eu des gens qui ne se servaient que d’eau pure pour accomplir le saint Mystère, et que c’est d’eux que parle saint Jean Chrysostome, et non de ceux qui mêlent l’eau au vin. Quant à nous, nous n’avons jamais entendu mentionner cette sorte de gens, et nous n’avons rien lu nulle part, au sujet d’une hérésie aussi insensée[2]. Ceux qui accomplissent le mystère avec du vin mêlé d’eau ont peut-être raison d’en agir ainsi ;

  1. S. Matthieu, XXVI, 29.
  2. S. Nersès ignorait sans doute qu’il existait une secte appelée les Hydroparastates.