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dèles d’apporter le pain avec lequel étaient célébrés les saints mystères. Donc, si le Saint-Esprit eût jugé que l’un était agréable à Dieu, et non l’autre, il l’eût enseigné à l’Église, ou par ses Apôtres, ou par la bouche des saints Docteurs. Mais nous savons avec certitude que ce qui plaît à Dieu, c’est une foi orthodoxe et une vie irréprochable. Pourvu que le sacrement s’accomplisse avec des intentions droites et soit pur de toute opinion hétérodoxe, les traditions ou usages dont on parle ici, qui sont des coutumes particulières à chaque peuple, ne contiennent en soi rien qui puisse excéder ou amoindrir la foi. Aussi lorsque la tête, c’est-à-dire la foi, est fermement unie au chef suprême, qui est Jésus-Christ, alors les membres, c’est-à-dire les traditions, sont en bon état et se viennent en aide les uns aux autres, pour la gloire du Christ notre Dieu.

La suite de notre discussion nous conduit maintenant à parler du calice du sang de Jésus-Christ. Ce n’est que chez nous, et non dans les autres Églises, qu’en vertu d’une tradition qui remonte à saint Grégoire, nous employons pour l’Eucharistie le vin pur, sans mélange d’eau. La principale raison de cet usage vient de ce que le sang de Jésus-Christ est incorruptible par son union avec le Verbe incorruptible ; et c’est dans cet esprit que le calice de son sang ne reçoit chez nous que du vin pur. Ceci est rendu évident par la dénomination générale que l’on donne au vin ; si, en effet, le vin sans