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son bisaïeul Grégoire Magistros, duc de la Mésopotamie, prince aussi remarquable par ses talents militaires que par sa vaste érudition, il descendait de saint Grégoire l’Illuminateur et de la famille royale des Arsacides. On verra dans le Précis de l’histoire de l’Église arménienne le récit des efforts que fit ce patriarche pour opérer la réunion, si longtemps désirée, de l’Église grecque et de l’Église arménienne. Ses lettres, insérées dans ses Œuvres en prose, attestent les bons rapports qu’il ne cessa d’entretenir avec le patriarche de Constantinople, ainsi qu’avec le prince Alexis, gendre de Manuel Comnène, et cet empereur lui-même, lesquels tenaient en haute estime ce vénérable et savant docteur. Comme poëte, saint Nersès s’est exercé sur une foule de sujets, presque tous d’un caractère religieux ; parmi ses poëmes, l’un des plus connus et des plus goûtés est celui sur la prise de la ville d’Édesse, enlevée aux chrétiens, sur la fin de l’année 1144[1], par l’atabeg Emad-Eddin Zengui, père

  1. Suivant l’historien arménien Grégoire le Prêtre, Édesse fut prise le samedi 23 décembre 1144, jour de la fête de saint Étienne, protomartyr, à neuf heures du matin. — Voir la traduction de la chronique de Matthieu d’Édesse, continuée par Grégoire le Prêtre, dans ma Bibliothèque historique arménienne, t. I, chap. cclvii.