Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chaque jour, fût placé sur l’autel de propitiation le pain de proposition, comme emblème du corps de Jésus-Christ. Que ce pain fût azyme et non fermenté, c’est ce qui est démontré par ce que dit le prêtre Abiathar à David : « Ce n’est pas du pain impur (c’est-à-dire fermenté) qui est dans mes mains, mais des pains sacrés de proposition[1], » lesquels étaient azymes. Il se trouve beaucoup de pareils exemples dans les temps anciens ; mais venons-en à ceux de la nouvelle loi et aux réels.

Quand l’Agneau véritable eut goûté de l’agneau mystique et des pains azymes avec des laitues, et accompli le précepte de l’ancienne alliance, il institua la nouvelle, suivant le récit évangélique. Prenant sur la table du pain (il est évident que c’était du pain azyme, puisque l’on était au premier jour de la fête des azymes), il dit : Ceci est mon corps[2].

Il est donc convenable que le corps de celui qui est né de la Vierge, et qui était immaculé, soit représenté par un pain azyme et non par un pain fermenté.

Pour nous, qui célébrons le saint Mystère avec le pain azyme, nous avons pour justifier notre usage ces raisons et d’autres que fournit l’Écriture sainte. Ceux qui accomplissent ce sacrement avec le pain fermenté peuvent aussi s’appuyer de quelques pas-

  1. I Rois, XXI, 4.
  2. S. Matthieu, XXVI, 26.