Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il avait mangés à l’ombre du chêne de Mambré. Que le pain cuit par Sara fût sans levain, c’est ce qui se voit par celui que Loth donna aux anges ; car il est écrit : « Il fit cuire des pains azymes et les leur servit[1]. »

Lorsque les fils d’Israël étaient sur le point de quitter l’Égypte, Moïse leur ordonna de ne point emporter avec eux du pain fermenté, de s’en abstenir entièrement dans leurs maisons durant sept jours, et de se nourrir, pendant toute cette semaine, de pain azyme seulement. Ce fut là le type de l’emploi du pain azyme dans la sainte Cène, et les sept jours représentent les sept âges du monde. Par ce commandement, le Seigneur a voulu que tous ceux qui s’éloignent de l’incrédulité égyptienne, pour se frayer un chemin vers le pays de promission, n’emportent point avec eux le ferment du péché, mais se nourrissent d’un pain incorruptible et divin, tout à la fois mystique et matériel, c’est-à-dire du corps de Dieu, et de la parole qui sort de sa bouche[2]. De même la manne, qui, selon l’apôtre saint Paul, fut le type du pain de vie, était mangée par les Juifs dans le désert, en guise de pain sans levain[3].

Et lorsque Dieu ordonna à Moïse de ne point paraître devant lui les mains vides, il voulut que,

  1. Genèse, XIX, 3.
  2. S. Matthieu, IV, 4.
  3. I Corinth., X, 3 et 4.