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ressentir la faim[1]. Et quoiqu’il ait indiqué une différence entre la volonté du Père et la sienne, en disant : Non point comme je le veux, mais comme vous le voulez[2], cette expression est un signe d’assentiment, comme celui d’un fils vis-à-vis de son père, et non d’opposition. Cette explication est confirmée par un autre passage, où il maintient la volonté propre à la divinité, et où il éloigne la volonté de la chair : Je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais celle de mon père[3]. Les mots descendu du ciel prouvent que sa divinité était immatérielle, et non son corps, qu’il ne revêtit qu’en venant sur la terre. Mais, d’ailleurs, qui osera séparer dans la divinité la volonté du Fils d’avec celle du Père ? Si le Fils, pour montrer quelle est la volonté du Père, nous dit : Ceci est la volonté de mon Père, que ceux qui auront foi en moi aient la vie éternelle[4], et si, par conséquent, la volonté du Père est de donner la vie éternelle à ceux qui croient au Fils, n’est-ce point en même temps la volonté du Fils ? Cela seul est suffisant pour prouver l’accord et exclure toute idée d’opposition. Saint Grégoire le Théologien est explicite sur ce point : « D’après, dit-il, les paroles du Fils au Père : Que ce ne soit pas ma volonté qui soit faite, mais la vôtre, qui

  1. S. Matthieu, IV, 2.
  2. Ibid., XXVI, 39.
  3. S. Jean, VI, 40.
  4. Ibid., ibid., 38.