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ture humaine, qui a été créée, et de conserver intacte la nature incréée que le Verbe tient du Père !

De même que nous confessons que de deux natures ou substances il s’est formé une seule personne, et que dans cette union l’une de ces deux natures n’a pas été absorbée par l’autre ; de même nous admettons, quant aux deux volontés, que la volonté divine en Jésus-Christ n’a pas été contraire à la volonté humaine, ou celle-ci contraire à la volonté divine ; mais que dans un être unique il y a eu une double volonté, suivant la différence des temps ; qu’elle était tantôt divine, lorsque le Christ a voulu manifester sa toute-puissante divinité, et tantôt humaine, lorsqu’il a voulu se montrer dans l’humble condition de l’humanité. Cette double volonté n’est point l’indice d’un antagonisme, mais de leur indépendance mutuelle ; car la volonté humaine ne combattait pas la volonté divine, ainsi qu’il arrive en nous, où la chair a des désirs contraires à ceux de l’esprit,[1] mais la volonté humaine était subordonnée à la volonté divine. En effet, quand le Seigneur le voulait et le permettait, le corps éprouvait ce qui lui était propre, ainsi que cela s’est vu pendant la prière qui précéda la Passion, et pendant la tentation après le jeûne de quarante jours, lorsqu’il permit à la nature humaine de

  1. Galates, V, 17.