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avec une parfaite exactitude, qu’on peut comparer l’union de l’âme et du corps avec l’union de la divinité et de l’humanité, ainsi que le dit saint Grégoire de Nysse, dans son Livre sur la nature[1], dans le discours sur l’union de l’âme et du corps, où il s’exprime ainsi : « Porphyre, cet adversaire de Jésus-Christ (les objections de nos ennemis sont fortes contre nous et n’ont pas été combattues), rend un témoignage analogue dans son second discours. Voici ses paroles : On ne peut dire qu’une substance soit remplie par une substance qui soit autre, tout en conservant entière et inaltérée sa grandeur ; mais par le rapprochement elle la convertit en sa propre nature. Porphyre dit cela de l’union de l’âme et du corps. Si ces paroles sont vraies de l’âme, par rapport à son immortalité, combien plus doivent-elles être justes par rapport au Verbe de Dieu, qui est réellement et exactement immatériel ! »

Nous croyons aussi que le Verbe, qui, selon la parole de saint Jean, s’est fait chair, ne s’est pas incarné en perdant son essence divine, mais qu’il s’est uni véritablement au corps, et s’est fait chair, tout en restant immatériel, tel qu’il l’était dès le

  1. Ce livre, que quelques-uns attribuent à Némésius, évêque d’Émesse, en Syrie, a toujours été regardé par les Arméniens comme étant l’ouvrage de saint Grégoire de Nysse, à partir du septième siècle, époque à laquelle il fut traduit en arménien par Étienne de Siounik.