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Fils et le Saint-Esprit ont leur origine dans le Père, mais de toute éternité et avant toutes choses, créateurs avec le Père et du temps et de tout ce qui est soumis au temps, des êtres intellectuels et des êtres matériels, appelés par eux du néant à la vie.

Nous confessons qu’une seule des trois personnes, le Fils, agissant par la volonté du Père et du Saint-Esprit, et annoncé par l’archange Gabriel, est descendu sur la terre créée par lui, mais sans quitter les lieux où il exerçait sa puissance providentielle, et en demeurant, sans être amoindri, dans le séjour d’où il était descendu. Celui qui était incompréhensible par les créatures voulut se renfermer dans le sein de la Vierge, et reçut d’elle un corps périssable et sujet au péché comme le nôtre : l’âme, l’esprit et la chair qu’il mêla[1] à son essence impeccable et exempte de corruption, et avec lesquels il fut un d’une manière indivisible. Il ne changea pas la nature matérielle de son corps en une nature immatérielle ; mais d’un corps pécheur il fit, quand il le voulut, un corps impeccable ; de la corruption

  1. Par le mot mêla, S. Nersès n’entend pas que dans ce mélange une substance a été absorbée par l’autre ; mais il veut démontrer la pénétration d’une nature à travers l’autre. Le terme mélange, en grec σύμμιξις, était employé par les Pères grecs, avant l’hérésie d’Eutychès, sans aucune crainte de fausse interprétation ; plus tard, pour éviter tout malentendu, ce mot a été remplacé par celui d’union, ἔνωσις.