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le qualifie ainsi qu’à cause de sa primordialité et non de son essence. Car par son essence il est égal au Fils et au Saint-Esprit ; et la divinité du Père n’a jamais été incomplète, c’est-à-dire d’abord petite, et puis de plus en plus parfaite ; comme s’il eût existé un temps où il n’aurait pas été Dieu le Père comme n’ayant pas de fils, et où il n’eût pas été sage comme ne contenant pas en soi la sagesse ; et comme s’il eût été faible, parce qu’il n’aurait pas eu en lui la puissance (car Jésus-Christ, d’après les paroles de l’Apôtre, est la puissance et la sagesse de Dieu[1]) ; comme s’il eût été irrationnel, parce que le Verbe n’aurait pas été encore avec lui, lequel, selon l’évangéliste saint Jean, a été au commencement avec Dieu[2] ; comme s’il n’eût pas été vivificateur, parce qu’il y aurait eu un temps où il n’avait pas avec lui l’esprit vivifiant. Mais le Père est toujours le Père, ayant avec lui invariablement le Verbe, la puissance, la sagesse et la vie ; et le Fils est toujours le Fils éternel du Père, à jamais avec lui ; de même le Saint-Esprit est toujours l’Esprit de Dieu, éternellement avec Dieu.

Le Père est le principe, et le Fils et le Saint-Esprit émanent de ce principe, sans limites de temps et sans cause. Le Père préexiste par lui-même, le

  1. I Corinth., I, 24.
  2. Chap. i, v. 1 et 2.