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croient les aveugles d’esprit, mais parce qu’il est issu de l’essence du Père et qu’il n’est pas créature, sa naissance étant ineffable et au-dessus de notre compréhension.

Il est nommé Fils unique, parce qu’aucun être, ni avant lui, ni après lui, n’a procédé en essence du Père. Il est nommé aussi Verbe, parce que sa naissance est immatérielle, comme l’idée qui jaillit de notre esprit.

Ce n’est point comme dans la condition mortelle de l’homme et par la naissance que le Père est avant le Fils ; mais de même que le Père est éternel, ainsi le Fils est éternel avec le Père éternel, et il lui est coéternel depuis le commencement jusqu’à la fin, de la même manière que les rayons coexistent avec la clarté du soleil, car ce n’est pas le soleil qui apparaît avant la lumière, mais l’un et l’autre se montrent en même temps. Pareillement la lumière du Fils provient de la lumière du Père, et lui est coéternelle. Et comme il n’y a pas d’éclat sans lumière, ni d’image sans original, de même le Père n’a jamais existé sans le Fils, ni le Fils sans le Père ; le Fils étant la splendeur de sa gloire et le reflet de sa substance. La gloire, c’est Dieu, et la splendeur de sa gloire, c’est le Fils. L’original, c’est le Père, et l’image visible de Dieu le Père, c’est le Fils. Voilà pourquoi nous reconnaissons le Fils comme consubstantiel au Père, et coopérant avec lui à la création.