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qui demande. Si l’on doit donner à chacun, ce précepte doit être observé à plus forte raison à l’égard du plus grand de nous tous. C’est donc avec plaisir que nous remplissons ce devoir qui nous est imposé. Ce n’est pas une nouvelle construction dont nous posons les fondements, mais nous montrons un édifice bâti avec des matériaux parfaits, que le feu ne saurait attaquer, posé sur le fondement des apôtres, des prophètes[1] et des docteurs orthodoxes. Ce n’est point une éloquence artificieuse qui nous anime, mais la vérité du Saint-Esprit, telle qu’elle nous a été enseignée par ceux qui ont reçu en eux son souffle inspirateur. Nous voulons exposer nos idées, sans chercher à cacher les ténèbres de l’hérésie sous l’apparence lumineuse de la vraie foi, comme l’imaginent à notre égard ceux qui eux-mêmes ont cette habitude criminelle ; et nous consignerons par écrit ce qui est renfermé dans le secret de notre âme, en prenant pour témoin l’Esprit-Saint qui scrute les cœurs, et qui juge et approfondit tout.

Quoique autrefois nous ayons soumis à l’appréciation d’un prince éminemment pieux[2] l’explica-

  1. Épître aux Éphésiens, II, 20.
  2. S. Nersès fait allusion à une première exposition de la foi arménienne qu’il adressa, lorsqu’il n’était encore que simple évêque, au prince Alexis, gendre de l’empereur Manuel Comnène et commandant de ses armées, lorsqu’Alexis se trouvait à Mopsueste, en Cilicie, dans l’année 614 de l’ère arménienne, 1165 de J.-C.