Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le catholicos est choisi par le suffrage des évêques et des Arméniens de tous les pays, qui viennent à Edchmiadzïn concourir à cette élection, et il est confirmé par S. M. l’empereur de toutes les Russies[1]. Il gouverna avec l’assistance d’un synode, institué par le gouvernement russe. L’Église arménienne est protégée, en Russie, par S. M. l’empereur, et jouit d’une grande tolérance.

À Saint-Pétersbourg, Moscou[2], Nijny-Novgorod, Astrakan, Odessa, en Géorgie, et dans plusieurs autres villes de la Russie, les Arméniens grégoriens ont de vastes et belles églises. Dans l’Arménie russe, ils comptent plusieurs monastères et nombre d’édifices religieux. Le synode de Saint-Pétersbourg, d’après la requête que le patriarche Jean adressa à l’empereur Nicolas, en 1841, reçut de ce souverain un oukase qui le chargeait de veiller à ce qu’on n’imprimât rien d’irrévérencieux contre la croyance

  1. Jadis le catholicos était confirmé par le schah de Perse ; depuis S. M. Paul Ier, ce droit n’appartient qu’à l’empereur de toutes les Russies.
  2. Il existe à Moscou trois églises arméniennes, et deux à Saint-Pétersbourg, possédant des propriétés dont le revenu sert à l’entretien du clergé et aux dépenses du culte. Ces églises ont été construites aux frais de feu M. le comte Jean de Lazareff, et des deux frères LL. Exc. MM. Jean et Christophe de Lazareff, ses héritiers. C’est aussi à la munificence de cette illustre famille que ces églises doivent les immeubles qui forment leur dotation.