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tère toute l’Église d’Orient pendant une partie du saint Sacrifice, imposer le célibat aux prêtres séculiers, sont autant de points de dogme et de discipline qui constituent une différence capitale.

Leur nombre, en Russie, d’après le dernier recensement, monte, hommes et femmes, à 15,483. Les Arméniens grégoriens ou de l’Église arménienne orientale forment, dans le même pays, un total d’environ 500,000 ; c’est là qu’ils se trouvent réunis en plus grande quantité que partout ailleurs. À l’exemple de leurs compatriotes de la Perse et de l’Inde qui ont pour chef religieux le catholicos d’Edchmiadzïn, ceux de Constantinople, de Jérusalem et de Sis reconnaissent ce même chef, quoiqu’ils aient dans ces villes des archevêques qui portent le titre de patriarche. Ce titre est simplement honorifique et ne donne pas même à ceux qui en sont revêtus le droit d’ordonner des évêques, car c’est le catholicos d’Edchmiadzïn qui seul a le pouvoir de conférer la consécration épiscopale et de bénir l’huile sainte[1], que viennent chercher les prêtres de toutes les églises arméniennes. C’est ce droit exclusif du pontife d’Edchmiadzïn qui fait l’unité de l’Église arménienne, soutient sa force morale et conserve chez le peuple sur lequel elle étend sa juridiction la nationalité par l’unité de religion.

  1. La cérémonie de la bénédiction du myron, ou huile sainte, se fait tous les sept ans.