Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vers ce temps, une multitude d’Arméniens, voyant leur patrie en proie à l’anarchie et à l’oppression, émigrèrent et se dispersèrent de différents côtés, dans l’Anatolie, l’Égypte, l’Inde, à Constantinople, sur les bords de la mer Noire, dans quelques villes du midi de la Russie et en Pologne. Vers 1440, le siége patriarcal fut rétabli à Edchmiadzïn, et c’est vers cette époque que plusieurs milliers d’Arméniens rentrèrent dans le giron de leur antique Église. Mais, en 1666, ceux qui s’étaient fixés dans la Gallicie, entraînés par les jésuites, embrassèrent de nouveau le catholicisme. Le pape Innocent XII, sur la fin du dix-septième siècle, fit partir des missionnaires en Pologne et dans les villes de l’Asie, pour tâcher d’appeler à lui les Arméniens ; mais ces prédications n’eurent de succès qu’auprès d’une partie des habitants de Trébizonde, Erzeroum, Alep, et de quelques villages dans les environs de ces villes. Enfin, en 1717, l’infatigable Mekhithar fonda près de Venise, dans l’île de Saint-Lazare, un couvent devenu célèbre par l’érudition de ses moines. Ce couvent renferme une académie arménienne et un séminaire, où sont admis seulement les nationaux catholiques qui se destinent à l’état ecclésiastique. Vienne possède aussi un monastère qui appartient aux Mekhitharistes, et où se trouve une vaste et magnifique imprimerie. Au Liban, il y a deux couvents d’Arméniens catholiques, qui vivent dans une grande pauvreté. Ils ont