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Cette relation du concile de Roum-Kalé est signée par les trente-trois évêques précités. À côté des signatures des deux patriarches, Grégoire IV, d’Arménie, et Étienne, d’Aghouanie, on y lit celle des évêques des capitales des différentes provinces de l’Arménie : Ani, Touïn, Édesse, Gars, et de la Cilicie, ainsi que d’Antioche, Jérusalem et Césarée. Il est donc vrai que toute l’Église d’Arménie prit part au concile de Roum-Kalé ; elle y exprima avec unanimité, et d’une manière formelle, non point avec les termes de l’Église grecque, mais du moins avec tout le bon vouloir possible, la tendance du clergé arménien à la réunion des deux Églises. Malheureusement, cette relation n’arriva pas à sa destination. Les messagers qui étaient chargés de la remettre à l’empereur parvinrent avec peine jusqu’à Césarée. Les agitations qu’avaient fait naître, dans l’Asie Mineure, le passage des croisés et leurs guerres contre les infidèles, les forcèrent à revenir à Roum-Kalé, au grand regret du patriarche Grégoire. Bientôt après, en 1181, la mort de l’empereur interrompit toutes relations entre les deux Églises, et la paix, qui avait été faite et signée, ne put être ratifiée.

Néanmoins, c’est à partir de ce concile que cet accord entre elles s’est le plus solidement établi, et il n’a point cessé jusqu’à nos jours.

Cette période est la quatrième de l’histoire de l’Église arménienne.