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ques des plus marquants, le patriarche des Syriens et celui de l’Aghouanie, se joignirent à eux. D’après les historiens grecs, toutes les conditions proposées du vivant de saint Nersès par le clergé grec furent discutées à Roum-Kalé, et, par l’influence de saint Nersès, archevêque de Lampron, toutes acceptées.

Les auteurs arméniens font un autre récit.

Quoi qu’il en soit, il est certain que saint Nersès de Lampron y parla dans un but de conciliation. « Si nous voulons nous juger impartialement, dit-il, pourquoi sommes-nous séparés des Grecs et avons-nous besoin de l’être ? Nous disons que le Christ fut Dieu et homme, et les Grecs disent que Jésus-Christ eut deux natures. Les deux partis rendent donc la même chose avec des expressions différentes. N’avons-nous pas l’exemple de nos saints prédécesseurs, les patriarches Jean le Philosophe et Esdras, celui de Grégoire de Nareg et de plusieurs de nos chefs, qui tous prêchèrent pour la paix des deux Églises et reconnurent entre elles une conformité de dogmes ? Pourquoi oublions-nous les relations de l’empereur Manuel avec notre père, le saint patriarche Nersès, que vous avez tous connu ? C’est par lui et à son appel que nous sommes accourus ici aujourd’hui. Sans doute, nous avons eu parmi nous des gens peu éclairés, qui de tout temps ont mis des obstacles à la paix et à la réunion des deux Églises. Que Dieu leur pardonne ! Quant à nous, recevons les