sible. Quoiqu’elle n’eût pas reçu le quatrième concile, par suite d’une prévention mal fondée contre l’orthodoxie des Pères de Chalcédoine, l’Église d’Arménie avait néanmoins condamné plusieurs fois, dans ses conciles particuliers, Eutychès, tout comme Arius, Nestorius et leurs adhérents. Or, formuler de nouveau un anathème comme condition expresse de paix, n’était-ce pas confesser qu’elle avait partagé des erreurs qu’elle était forcée de désavouer ? Ces conditions d’accommodement parurent donc trop dures aux Arméniens. Quant aux autres clauses, concernant le trisagion et la sainte Eucharistie célébrée avec du pain azyme et du vin sans mélange d’eau, Nersès et ses évêques ne voulurent faire aucun changement, ne voyant en cela aucune hérésie. À cette époque où des doctrines erronées soulevaient tant de discordes parmi les chrétiens, l’orthodoxie dans le dogme, tel que la professait depuis bien des siècles l’Église arménienne, était le seul point essentiel, et non de simples cérémonies du culte.
Nersès fit donc savoir à l’empereur que, le concile n’étant pas encore réuni, il ne pouvait lui donner une réponse ; mais il le priait en même temps de se montrer plus conciliant, et de ne pas s’attacher à la différence des cérémonies et des rites, qui ne constituent pas le fond de la religion.
Il n’était pas réservé à ce docte et saint patriarche de voir se réaliser l’union des deux Églises,