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ils louaient l’orthodoxie du chef de l’Église arménienne, et l’assuraient de leur bienveillance ; dans leur lettre officielle, ils lui disaient que son exposé des dogmes était irréprochable, mais qu’il devait les expliquer avec les mêmes termes et la même clarté qu’emploie l’Église grecque, afin d’éloigner toute fausse interprétation. Ils l’invitaient à prononcer, dans un concile, un anathème solennel contre Eutychès, Sévère, Dioscore, à reconnaître le quatrième concile œcuménique, à chanter le trisagion au nom de la sainte Trinité, après en avoir rejeté l’addition adressée à Jésus crucifié, et, dans l’Eucharistie, à se conformer aux usages grecs, pour le pain et le vin.

Théorien rapporta ces propositions en Arménie, en 1172, avant que les évêques, qui devaient les discuter, fussent rassemblés. En attendant leur arrivée, Nersès interrogea les évêques présents, qui firent éclater une vive opposition, et furent blessés des conditions impératives qui leur étaient imposées.

L’Église d’Arménie pouvait-elle les accepter après avoir été représentée aux trois premiers conciles œcuméniques, elle qui professait la foi des quatre derniers, et par cela même les avait pour ainsi dire tous acceptés ? Car admettre les trois premiers et n’avoir pas protesté contre les trois derniers, et en même temps ne pas reconnaître le quatrième au moins en droit, était une chose logiquement impos-