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pas d’autre, lorsqu’il fit la sainte Cène avec ses disciples. Quant à l’usage du vin sans mélange d’eau, ils se basent sur les paroles de l’Évangile, où il est dit que Jésus-Christ versa du vin pur dans le calice.

Nersès remit à Théorien deux lettres pour l’empereur : l’une confidentielle, par laquelle il lui témoignait son vif désir de voir le plus tôt possible la réunion des Grecs et des Arméniens consommée, et reconnaissait que, dans la doctrine de Chalcédoine, il n’y avait rien que de très-orthodoxe, et en tout conforme aux dogmes arméniens. Dans la lettre officielle, il répétait à l’empereur l’expression de son désir de l’union et de la paix, avec le maintien de quelques anciens usages de l’Église arménienne, qui ne touchaient pas à l’essence du dogme, mais qui étaient de pure discipline. Il faisait pressentir cependant la crainte de rencontrer de l’opposition de la part de son clergé et au sein d’une nation qui, par ignorance ou par une haine invétérée, s’était habituée à une si longue et si nuisible rupture. Il priait l’empereur de faire dire des prières pour obtenir de Dieu que ce projet de réunion, auquel il s’était voué si volontiers, reçût un prompt et heureux accomplissement.

« Des malentendus et une confusion de mots, écrivait ce saint patriarche, nous éloignent de votre Église, et non point les dogmes. Les Arméniens jugent les Grecs d’après un petit nombre