Quant à effacer du trisagion : « Dieu saint, Dieu tout-puissant, Dieu éternel, ayez pitié de nous, » les mots crucifié pour nous, Nersès s’en défendit fortement, en montrant que l’Église d’Arménie ne pouvait consentir à ce retranchement, en tant que cette hymne est adressée à Notre Seigneur Jésus-Christ. Comme confirmation de ce qu’il avançait, il prouva, par les livres liturgiques, que l’addition faite au trisagion changeait selon la solennité du jour ; qu’ainsi, à Noël, on chante : « Dieu saint, Dieu tout-puissant, Dieu éternel, qui nous apparûtes, ayez pitié de nous ; » qu’à la fête de la Purification, et le dimanche des Rameaux, on dit : Qui es venu et qui viendras ; le jeudi saint, livré pour nous ; à la messe du samedi saint, enseveli pour nous ; le dimanche de Pâques, et pendant six semaines après, ressuscité d’entre les morts ; le jour de l’Ascension, monté avec gloire vers le Père ; le jour de la Transfiguration, apparu sur le mont Thabor ; le jour de l’Assomption, venu pour la mort de ta mère, la sainte Vierge ; que le jour de la Pentecôte, cette hymne est consacrée au Saint-Esprit seul, car on chante : « Dieu saint, Dieu tout-puissant, Dieu éternel, descendu sur les Apôtres, ayez pitié de nous. »
Nersès ajoutait qu’un retranchement fait à une hymne répétée par tout un peuple, sous cette forme, depuis des siècles, pourrait inspirer à ce peuple, d’ailleurs peu éclairé, des doutes à l’égard