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tra que le concile de Chalcédoine n’était nullement retombé dans les idées hétérodoxes de Nestorius, qui faisait deux parts de la seule personne ou hypostase du Christ. Il lui expliqua aussi pourquoi saint Cyrille avait dit : « Une seule nature du Verbe incarné, » en lui faisant voir par là que saint Cyrille ne prétendait pas que Jésus-Christ n’avait qu’une seule nature, mais, au contraire, que saint Cyrille se conformait aux paroles de l’Évangile : « Le Verbe se fit chair, » c’est-à-dire que la nature divine revêtit la nature humaine et devint chair ; et c’est pourquoi il n’est pas dit : « Le Christ, » mais « Le Verbe se fit chair ; » que saint Cyrille, en disant : « Une seule nature du Verbe incarné, » se guidait par les paroles d’Athanase le Grand, argumentant dans les mêmes termes contre l’hérésie d’Arius, lequel admettait une différence entre le Verbe incréé, appartenant à l’essence intime de Dieu le Père, et le Verbe que cet hérésiarque prétendait avoir été créé, et qu’il admettait en Jésus-Christ.

Pour cela, Athanase, rejetant cette distinction, affirmait catégoriquement qu’il faut reconnaître un seul être ou nature du Verbe fait chair. Nersès ne concevait pas pourquoi les Grecs supposaient que les Arméniens donnaient une fausse interprétation à la définition de saint Cyrille : « Une seule nature du Verbe incarné. » Mais les Arméniens disent une seule nature, c’est-à-dire un être et l’unique personne de Jésus-Christ, formé de deux natures ou