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Le gendre de l’empereur Manuel, Alexis, voyageant en Arménie, eut occasion d’y connaître intimement le frère du patriarche Grégoire, Nersès, alors évêque, plus tard successeur de ce dernier sur le siége patriarcal, et si connu sous le nom de Schnorhali (le Gracieux). Alexis, en discutant avec Nersès, le pria de lui expliquer les différences qui séparaient les deux Églises. Nersès répondit à cette invitation par un exposé clair et précis des dogmes fondamentaux de l’Église arménienne, principalement sur la question des deux natures en Jésus-Christ. Cet écrit éveilla dans l’esprit de l’empereur Manuel le vif désir d’entrer en communication directe avec l’Église d’Arménie, afin de rétablir l’union. Pour cela il adressa une lettre au patriarche Grégoire ; mais lorsqu’elle arriva, Grégoire avait cessé de vivre et avait été remplacé par Nersès. Celui-ci répondit à l’empereur dans des termes tout à fait conformes à la croyance de l’Église grecque au sujet des deux natures en Jésus-Christ : « Un seul être et une seule personne en deux substances, dans le seul Jésus-Christ, sont réunies d’une manière ineffable et sans se confondre. » Cette réponse si orthodoxe décida l’empereur Manuel à poursuivre l’œuvre de paix et de réconciliation qu’il avait entreprise, et il envoya en Arménie le moine Théorien, philosophe et théologien consommé. Théorien entra en discussion avec Nersès sur les deux natures, et lui démon-