trême condescendance pour sa sœur cadette, l’Église d’Arménie. Les Grecs désiraient que les Arméniens se réunissent à eux, puisque les deux Églises professaient les mêmes dogmes et n’avaient été séparées que par suite d’une simple confusion de mots. Cependant le besoin d’une entente commune se faisait sentir de plus en plus, afin de mettre un terme à des hostilités réciproques et d’arrêter les progrès que l’Église d’Occident avait commencé à faire en Arménie. Les Arméniens reconnaissant les trois premiers conciles, étant d’accord avec les Grecs sur les trois derniers, en ce qui touche le dogme, professant au fond la foi de Chalcédoine, aussi bien que ceux-ci, continuaient néanmoins à nourrir des préventions qui, devenues moins vives, exigeaient, pour disparaître tout à fait, un rapprochement sincère. L’Église grecque le sentait parfaitement ; mais, blessée par la méfiance des évêques arméniens, il lui répugnait de faire des avances. Un hasard amena ce rapprochement si désiré, et, depuis 1160 jusqu’en 1179, époque du fameux concile arménien de Roum-Kalé[1], l’Église grecque ne cessa d’être en rapport avec celle d’Arménie, malgré les guerres et les malheurs dont était accablé, à cette époque, ce dernier pays.
- ↑ Cette forteresse servit de résidence aux catholicos arméniens depuis 1147 jusqu’en 1293, époque à laquelle elle fut prise par les Égyptiens.