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la première tentative qui fut faite par l’Église d’Arménie depuis 491, pour opérer sa réconciliation avec l’Église grecque. Esdras prouva à l’empereur Héraclius qu’il y avait identité de dogmes entre les deux nations, et que les Arméniens avaient de tout temps condamné Eutychès, comme Nestorius et tous les hérésiarques. L’empereur, de son côté, montra au patriarche que les Grecs étaient du même sentiment sur tous ces points ; de plus, Esdras reconnut solennellement, dans son concile de Théodosiopolis, celui de Chalcédoine.

En 647, le patriarche Nersès III tint un concile à Touïn, et, de même que son prédécesseur, fit voir au petit-fils d’Héraclius, l’empereur Constantin II, qu’il y avait identité dans la foi des deux nations. Comme gage de paix, l’empereur, suivant quelques historiens, reçut la sainte Eucharistie des mains du patriarche, et, suivant d’autres, ce fut le patriarche lui-même qui communia à l’Église grecque.

Malgré les efforts de ces deux derniers conciles pour opérer la fusion des deux Églises, la majorité des évêques arméniens persista dans son éloignement des Grecs. Fatale opiniâtreté, source d’une infinité de maux, non-seulement dans le domaine de la religion, mais aussi dans celui de la politique !

En 719 et 726 deux conciles eurent lieu par les soins du patriarche Jean, dit le Philosophe. Ce prélat, docte et pieux, tâcha de faire disparaître tout motif de haine et de dissension à l’égard de l’Église