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Arméniens n’assistèrent pas à ces assemblées, c’est parce que les relations étaient interrompues entre eux et les Grecs depuis le quatrième concile, et d’ailleurs ils n’ont jamais protesté contre les décisions qu’elles ont rendues[1].

Comme preuve palpable que l’Église arménienne orientale ne partagea jamais l’erreur d’Eutychès, malgré la confusion des mots sur les natures et la personne de Jésus-Christ, et qu’elle s’était prémunie contre cette erreur, bien avant l’hérésie d’Eutychès, on peut citer la prière que prononce le prêtre dans la liturgie de la messe, avant la consécration. Pendant que le chœur chante : « Saint, saint, saint, etc., » le célébrant récite une longue oraison, dans laquelle il dit, entre autre choses : « Car lui (Dieu le Fils), devenu homme véritablement et non en figure, prit un corps dans le sein de la sainte Vierge Marie, par une union ineffable et exempte de confusion, » etc.

Un des versets du cantique que l’Église d’Arménie adresse à la lance sacrée qui a percé le côté

  1. Les historiens arméniens ne sont pas tous d’accord sur le fait de la présence ou de l’absence des évêques de leur nation aux trois derniers conciles œcuméniques ; plusieurs affirment que les Arméniens y assistèrent et en approuvèrent les décrets. Le catholicos Jean, en 1847, dans sa lettre à S. M. l’Empereur de toutes les Russies, reconnaît solennellement, au nom de son Église, les trois premiers et les trois derniers conciles, et montre quelle est la véritable foi qu’elle admet.