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Églises grecque et arménienne. C’est à partir du concile particulier qui fut présidé par Papguên que commence la troisième période de l’Église arménienne, depuis l’année 491 jusqu’en 1175, période qui peut être nommée celle de la prétendue division de l’Église d’Arménie avec l’Église grecque[1].

Le cinquième concile œcuménique, deuxième de Constantinople, tenu en 553, s’occupa, dès les premières sessions, de l’examen des ouvrages des nestoriens Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et Ibas d’Édesse, déjà anathématisés par les Arméniens, comme nous l’avons dit précédemment. Il n’y eut aucun évêque arménien à ce cinquième concile ; mais, comme preuve de paix et de bienveillance envers l’Église d’Arménie, on y lut la lettre que le catholicos Sahag avait écrite en 435 après le concile d’Éphèse au patriarche de Constantinople Proclus, et où saint Sahag, approuvant ce concile, mandait à Proclus qu’il avait frappé d’anathème Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et Ibas d’Édesse. La lecture de cette lettre avait deux buts : 1° de justifier les Arméniens de leur absence du concile, et de montrer qu’ils s’étaient déjà occupés depuis un siècle des ouvrages des trois évêques hérésiarques précités ; 2° de prouver

  1. Le concile de Chalcédoine fut reconnu par le patriarche Esdras en 623, et par le patriarche Zacharie en 862, comme on le voit dans l’histoire d’Arménie.