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sormais, et la vraie foi triomphante, se retira dans les solitudes du mont Sébouh, où il finit ses jours. Il avait gouverné l’Église arménienne pendant trente ans. Son corps, retrouvé par des pâtres qui erraient dans ces solitudes, fut enseveli par eux sans qu’ils le connussent. Plus tard un solitaire eut une vision qui lui fit découvrir ce corps, resté jusqu’alors intact ; il le fit enterrer dans un village nommé Thortan, où s’élève maintenant un couvent. Sous l’empereur grec Zénon, les reliques du saint apôtre furent encore déplacées, et apportées partie à Constantinople et en Italie, et partie en divers lieux de l’Arménie. Aujourd’hui sa tête se trouve en Italie et sa main gauche à Sis, où résident un patriarche et un évêque arméniens. Sa main droite est conservée à Edchmiadzïn, où elle sert à consacrer les patriarches, ainsi que le saint chrême ou myron. Le fils puîné de saint Grégoire, Aristacès, lui succéda sur le siége pontifical, qu’il occupa sept ans. Après la mort d’Aristacès, son frère aîné, Verthanès, ordonné aussi évêque par saint Grégoire, hérita de leur siége comme de leurs vertus.

Quoique la majorité du peuple arménien, depuis saint Grégoire l’Illuminateur, eût adopté la croyance de l’Évangile, il y avait cependant des provinces, sous la domination de rois idolâtres, où le christianisme fournit plus d’un martyr. C’est ainsi que la ville de Nicopolis compta quarante-cinq chré-