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le pape Luce III envoya au couvent, en 1184, et que les patriarches et les évêques arméniens adoptèrent en place de la mitre grecque. Il faut savoir cependant que la mitre grecque s’est conservée dans l’Église arménienne pour les archimandrites et les prêtres. Pendant la célébration de la messe, ils doivent la porter sur la tête, comme emblème du heaume spirituel et comme insigne sacerdotal. Le couvent possède encore un voile et une crosse, envoyés par le pape Innocent II ; le voile sert pour les patriarches, au moment où ils reçoivent l’onction sacrée, lors de leur installation. Les Arméniens disent que cet ornement rappelle le voile qui était placé sur la tête de Moïse. On conserve aussi à Edchmiadzïn la chaire que le pape Innocent XI envoya au patriarche Jacques.

Saint Grégoire fonda un grand nombre d’évêchés en Arménie, en attribuant à celui d’Edchmiadzïn la suprématie sur tous les autres. Ayant appelé à ces siéges plusieurs évêques et prêtres grecs, cette circonstance resserra l’alliance qui existait déjà entre l’Arménie et l’Église byzantine. En 325 il envoya au concile de Nicée son fils Aristacès, qu’il avait sacré évêque. Saint Grégoire ayant adopté la discipline et les cérémonies décrétées par ce concile, ainsi que son symbole de foi, que confesse jusqu’à présent l’Église d’Arménie, et les ayant introduits parmi les populations dont il était le premier pasteur, Saint Grégoire voyant son œuvre assurée dé-