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arménienne. Quinze cent cinquante-six ans se sont écoulés depuis lors, et cette église, berceau du christianisme arménien, a résisté au temps, et, chose remarquable, est restée debout, malgré les dévastations multipliées qu’a subies l’Arménie pendant plusieurs siècles, tandis que la capitale du roi Tiridate, la ville de Valarsabad, n’est plus qu’un simple village, aujourd’hui à demi ruiné.

Edchmiadzïn a été restauré plusieurs fois par différents patriarches. La bibliothèque de ce couvent était jadis célèbre par le grand nombre de livres rares qu’elle renfermait. Elle n’en contient maintenant qu’environ dix-sept ou dix-huit cents, qui sont en majeure partie des manuscrits arméniens. Parmi les objets remarquables que l’on y possède se trouvent de précieuses reliques, et, entre autres : les mains de saint Thaddée, la dextre de saint Grégoire l’Illuminateur, la main d’Aristacès, son fils, et celle de saint Jacques de Nisibe, qui apporta au couvent les fragments de l’arche de Noé, présent que lui fit l’ange qui lui apparut en songe, lorsque Jacques s’arrêta, épuisé de fatigue, en gravissant le mont Ararat ; une grande croix, qui renferme un morceau du vrai bois sur lequel fut crucifié Jésus-Christ, et que le roi Tiridate reçut de Constantin le Grand ; la lance avec laquelle fut percé le côté du Sauveur, apportée en Arménie par l’apôtre Thaddée, et sur laquelle il grava une croix ; le chef de sainte Ripsimê ; la tiare que