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char du roi, entouré de gardes et chargé de présents pour les églises grecques des environs. Il parvint ainsi à Césarée, où s’était déjà répandu le bruit des souffrances qu’il avait endurées pour la foi et de la conversion de tout un peuple, opérée à sa voix. L’évêque Léonce, après lui avoir conféré l’épiscopat, lui donna les reliques de saint Jean-Baptiste et d’Athanaginès. Partout, sur son passage, Grégoire renversait les temples et les images des faux dieux ; auprès des monts de Daron, il détruisit la fameuse idole d’Anahid, et dans ce lieu même baptisa plus de 20,000 Arméniens ; il y posa les fondements d’une église, sous l’invocation de saint Jean-Baptiste. Cette église existe encore à présent, non loin de la ville de Mousch. De son côté, Tiridate vint au-devant de saint Grégoire, et l’attendit sur les bords de l’Euphrate, où le monarque reçut le baptême. La réception du sacrement qui le faisait chrétien fut précédée d’un jeûne de quelques jours, que Tiridate dut observer, et que l’Église arménienne a toujours maintenu en mémoire du triomphe du christianisme en Arménie. Dès lors, le roi Tiridate devint un des plus solides soutiens du christianisme, et aida saint Grégoire de toutes ses forces dans l’achèvement de l’église d’Edchmiadzïn. C’est là que depuis l’an 301 ou 302 est institué le siége patriarcal du catholicos, ou chef de l’Église

    sonnes que c’est saint Sylvestre qui ordonna évêque saint Grégoire.