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ver saint Grégoire, qui lui raconta sa vision. Celui-ci érigea une croix sur l’emplacement où lui était apparu l’autel, et déposa les reliques des saintes martyres à l’endroit même où il avait aperçu les trois colonnes de feu ; puis, aidé de toute la population de la ville et du roi lui-même, il jeta les fondements de l’église d’Edchmiadzïn et des trois autres églises qui s’élèvent aujourd’hui dans le voisinage, et qui sont sous l’invocation des saintes Ripsimê et Gaïanê, ou sous le nom de Schoghagath. Quand ces reliques eurent été renfermées dans des tombeaux en pierre, sous les fondements des trois églises, Tiridate se prosterna encore une fois aux pieds de saint Grégoire, qui lui promit de nouveau le pardon de Dieu. Saint Grégoire donna particulièrement ses soins à la construction de l’église principale. Le roi et la cour le choisirent pour leur pasteur et l’envoyèrent recevoir l’ordination épiscopale à Césarée, où siégeait l’évêque grec Léonce[1]. Il partit monté sur le

  1. Les historiens arméniens montrent clairement que c’est l’évêque Léonce qui donna la consécration épiscopale à saint Grégoire, et c’est d’autant plus probable, que l’Église d’Arménie n’avait alors aucune relation avec l’Église occidentale. Il existe cependant une ancienne tradition qui nous apprend que saint Grégoire fit le voyage de Rome avec le roi Tiridate, et que le pape saint Sylvestre lui conféra la dignité de patriarche ou catholicos d’Orient, en lui remettant l’anneau épiscopal et la mitre. Cette tradition a fait croire à quelques per-