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était alors Abgare, que plusieurs historiens ont supposé à tort être roi de Syrie, entre autres Denys de Telmahar, dans son histoire écrite vers 820. Moïse de Khoren, qui composait son histoire d’Arménie vers 460, affirme, d’après des documents qu’il recueillit dans les archives d’Édesse, qu’Abgare était roi d’Arménie, et qu’une partie de la Syrie lui appartenait ; ce qui a donné lieu à plusieurs auteurs de prétendre que ce prince était roi de Syrie.

Abgare, selon ces divers témoignages, était en proie depuis longtemps à de cruelles souffrances, que l’art de la médecine n’avait pu calmer. Ayant entendu parler des miracles opérés par Jésus-Christ, il lui envoya un message pour le prier de venir le guérir et annoncer la doctrine de l’Évangile dans ses États. Le Sauveur, n’ayant pu se rendre à cette invitation, lui fit remettre son portrait empreint sur un linge. Ayant reçu ce don précieux, le roi fut guéri. Cette image fut placée sur la grande porte d’Édesse, et elle fut dès lors, pour cette ville, une puissante sauvegarde. Dans le Martyrologe grec, il est fait mention de cette image miraculeuse.

Abgare, frappé du prodige qui lui avait rendu la santé, accueillit favorablement l’apôtre Thaddée, et embrassa la religion chrétienne. Thaddée apporta en Arménie la lance dont fut percé le Sauveur sur la croix. Il fonda à Édesse la première église chrétienne, ordonna évêque Addée, consacra plusieurs prêtres, et leur transmit les préceptes évangéliques