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le mérite de ceux qu’elles représentent. Leur contemplation doit nous exciter à imiter la vie vertueuse de ceux dont elles nous rappellent les traits et à la prendre pour modèle, tout en réfléchissant sur les afflictions réelles qu’ils ont éprouvées. Que celui qui les méprise ne s’imagine point que ses dédains tombent sur une simple image matérielle, mais sur celui qu’elle représente, que ce soit celle du Seigneur lui-même ou de ses serviteurs.

Je vais ajouter quelques mots sur le jeûne nommé aradchavork (c’est-à-dire, préalable), et à propos duquel votre parti a inventé une fable.

Un moine nommé Serge, prétendent-ils, avait un âne et un chien ; ce chien précédait toujours son maître dans les lieux où il se rendait, et annonçait par là sa venue, afin que les populations accourussent au-devant de lui. C’est parce que ce chien précédait toujours son maître, ajoutent-ils, que nous avons donné au jeûne le nom de l’animal, d’après l’ordre de ce même Serge. Une calomnie pareille est pire que toutes les fausses doctrines des païens.

Voilà le fruit de la haine ; lorsqu’on déteste quelqu’un, on se bouche les oreilles pour ne pas en entendre dire du bien, et ce bien, on le tient pour un mensonge, tandis qu’on accueille avidement les faussetés et les fables, et qu’on les prend pour des vérités, comme on le voit par ce seul exemple. Si nous nous trouvions dans les ténèbres de l’igno-