Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ration. L’image comme le nom sont une même chose, l’une étant une simple forme, et l’autre une simple appellation significative, l’une rappelant à l’œil et l’autre à l’oreille l’idée d’une chose.

Nous nous prosternons aussi devant les hommes, non-seulement devant ceux qui en sont dignes, mais même devant ceux qui en sont indignes, en tant qu’ils portent en eux, pendant leur vie, l’image de la Divinité, c’est-à-dire, l’âme. Quand elle est séparée du corps, alors il n’appartient plus qu’aux corps des saints d’être honorés ; car, suivant ce qui est écrit, Dieu repose dans leurs ossements[1]. Mais les corps de ceux qui ne sont point parvenus à la sainteté ne doivent point être l’objet d’un pareil hommage, car ils ne contiennent rien de divin en eux. Le nom et l’image seuls, abstraction faite de la substance, lors même qu’ils appartiendraient à des saints, tout comme à des personnes dénuées de sainteté, ne doivent point être honorés. Car le propre du Créateur seul est d’être présent en tous lieux par son essence ; c’est pourquoi son essence invisible est adorée dans son image visible et dans son nom. L’essence des êtres créés est contenue seulement dans le lieu où elle se trouve et non en tous lieux. Comme l’image visible d’une créature ne contient pas en soi son type invisible, ainsi que cela a lieu pour l’image du Créateur, il s’ensuit

  1. Psaume XXXIII, 21.