Page:L’Église arménienne orientale, trad. Dulaurier, 1859.djvu/102

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tères grecs dans un Ancien Testament. Est-il plus convenable de lire d’abord les paroles divines tirées des Prophètes, des Apôtres, des Évangélistes, et de réciter les oraisons que prononce le prêtre sur une croix neuve, et puis de l’ériger vers l’Orient et de l’adorer ? ou faut-il simplement se prosterner devant un objet matériel, sans l’avoir béni, comme si tout objet de forme quadrangulaire, qui s’offre au regard dans les peintures ou partout ailleurs de quelque autre manière, était digne d’adoration ?

Parlerai-je encore des images du Sauveur et des saints, contre lesquelles quelques-uns des nôtres, gens ignorants, témoignent de l’aversion ? Vous vous en scandalisez, regardant cette conduite comme une prescription imposée par nous à toute notre nation. Mais nous, ainsi que tous ceux qui suivent notre exemple, nous comprenons et nous enseignons qu’en présence de la croix qui a porté un Dieu, ce n’est pas à un objet matériel que nous rendons hommage, mais au Dieu invisible qui y a été attaché ; de même, dans l’image du Sauveur, ce n’est point une peinture matérielle que nous adorons, mais le Christ, qui est l’image de Dieu le Père, invisible.

Nous honorons et glorifions les images des saints, en les regardant comme nos médiateurs et nos protecteurs auprès de Dieu : c’est-à-dire que nous offrons nos adorations à Dieu en les prenant pour intercesseurs ; car ce n’est qu’à l’image seule du Créateur, et non à des créatures, qu’est due l’ado-