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cultés proviennent sans doute des embûches que nous dresse Satan, qui veut que le signe qui sert à le vaincre soit insulté par ceux-là même qui le révèrent, et qui voudrait voir ce signe détruit par leurs mains, afin d’en faire un jeu pour lui, et pour eux une cause de perdition. Si ce n’était pas cela, quel serait le tort qu’un clou peut faire à la foi ? Il est évident que ce clou n’est placé par nous que pour que les bras de la croix restent superposés, sans pouvoir se disjoindre ; et, d’ailleurs, ce qui achève de prouver ce que j’avance, c’est que les croix d’or ou d’argent ne se faisant pas de deux morceaux, nous n’y mettons pas de clou. On ne peut supposer que la vraie croix fût sans clous, car elle n’aurait pu supporter le poids d’un corps.

Selon une idée symbolique, l’arbre de la croix, ou la partie perpendiculaire, est l’emblème de la Divinité, la partie transversale, celle de l’humanité, et le clou qui les relie ensemble signifie l’amour qui unit Dieu aux hommes. Quel mal y a-t-il pour l’âme que les clous soient ou non employés dans cette conjoncture ? Une dispute sur un pareil sujet est un enfantillage, indigne d’un homme parvenu à l’âge mûr.

En ce qui touche la cérémonie de la bénédiction de la croix, que nous avons adoptée des premiers Pères de l’Église, et sur laquelle vos docteurs élèvent des difficultés, nous serons court. Nous-même l’avons retrouvée dans ce pays-ci, écrite en carac-