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cher une victoire regrettable. Nous, quoique nous adressions ce cantique au Fils seul, selon la tradition des premiers Pères de l’Église, il y a cependant certains offices où nous chantons l’hymne des séraphins en l’honneur de la Trinité. Si les deux partis pouvaient se mettre d’accord par la volonté de Dieu, alors tout pourrait être arrangé au moyen de l’addition de quelques mots. Une première fois, le trisagion, conçu en ces termes : Dieu fort et immortel, serait consacré au Père ; la seconde fois au Fils, et la troisième fois au Saint-Esprit ; de manière que chacune des trois Personnes fût glorifiée d’une manière égale et complète, et non à moitié et en partie, comme cela serait si l’on disait le Père Dieu seulement, sans ajouter fort et immortel ; et le Fils, fort, en omettant les mots Dieu et immortel ; et le Saint-Esprit, immortel, en négligeant les mots Dieu et fort. Il faut, au contraire, appliquer aux trois Personnes et à chacune d’elles séparément ces trois attributs.

C’est de la même source que découle une objection sans fondement au sujet de la sainte croix, à savoir si le bois dont on l’a faite doit être joint ou non au moyen de clous. À cet égard, il n’y a chez nous aucun précepte positif. Et, d’ailleurs, d’après quel enseignement pourrions-nous admettre que la croix doit être honorée sous un aspect et dédaignée sous un autre ? Est-ce par un commandement de Dieu ? Mais il n’en existe pas de pareil. Ces diffi-