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L’ÉCOLE DES BICHES

marie.

Je crois, bonne cousine, que tu lui as porté bonheur. Avant son départ, il a touché l’argent d’un tableau qu’il venait de terminer pour un amateur, et il me l’a donné. J’ai disposé d’une partie de cette somme pour faire un présent à ma maîtresse d’atelier, qui, flattée de cette prévenance, m’a promis à l’avenir un peu plus de liberté ; et tu le vois, à ma grande satisfaction, aujourd’hui j’ai pu venir plus tôt.

caroline.

Si tu arrives bien disposée, tu tombes à merveille. Le comte dîne chez son ministre, et ne rentrera que tard dans la nuit ; nous sommes donc assurées de ne pas être dérangées.

(Marie est en effet si bien disposée pour ce que Caroline en attend, qu’à peine débarrassée de son châle et de son chapeau, elle attaque sa cousine en passant ses mains sous ses jupes, essayant de prendre des à-comptes sur les plaisirs qu’elle s’est promis en venant lui faire une visite à cette heure.)