espérances. Pourquoi donc voulez-vous changer
l’indulgence de l’ami pour la jalousie de
l’amant ? C’est risquer bien imprudemment
votre bonheur. Les hommes, pour les besoins de
la satiété, ont inventé le mariage, et, dans leur
égoïsme, ils n’ont pas voulu admettre une soupape
de sûreté. Aussi qu’en est-il résulté ? Que
le mariage est devenu un état contre nature,
que peu de personnes peuvent le supporter, et
encore que celles-ci sont toujours des gens froids
pour lesquels l’amour n’a jamais existé. Souffrez-moi
donc, cher comte, quelques écarts de
sens où le cœur n’entre pour rien, et qui me
font mieux apprécier, quand je suis dans vos
bras, les caresses d’un ami.
Assez de philosophie pour ce soir. Il se fait tard. Venez vous coucher. Je vous offre cette nuit l’hospitalité, et je veux vous prouver que quelquefois un écart de régime ne me fait que mieux apprécier le bonheur quotidien.