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DEUXIÈME ENTRETIEN


tout si, avec les lumières que tu viens d’acquérir, tu voulais te procurer seule d’incessantes sensations. Cette habitude une fois prise, il est très-difficile d’y résister, quoiqu’il en résulte les maux les plus fâcheux. Des vertiges, un amaigrissement extraordinaire accompagnés de maux de poitrine, une vieillesse anticipée et souvent la mort !

marie.

Tu n’as point cela à craindre pour moi. Malgré mon tempérament et ma jeunesse, j’ai trop de raison pour ne pas prendre garde et éviter de tels dangers. Je t’ai promis de te dire mes pensées, mes désirs, mes besoins. J’ai ton amitié, cela me suffit. Je te crois trop obligeante pour me refuser le service de tes caresses, s’il fallait calmer la violence de mes ardeurs.

caroline.

Oui, libertine, tu peux compter sur moi ; à condition toutefois que cela ne nuise ni à ta santé, ni à notre réputation : la sobriété et le mystère dans les plaisirs de l’amour sont néces-