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PREMIER ENTRETIEN

marie.

De tout mon cœur ! Tiens, ma cousine, mais tu me presses comme Adrien ! Où sont donc tes mains ? Tu me mets tout en feu !… Que fais-tu donc ?… C’est la même sensation que j’éprouvai hier soir. Arrête… arrête… je t’en prie !…

caroline.

Tu le vois, ma chère amie ; si moi, une femme, je produis sur tes sens un tel effet, que serait-il donc arrivé si ton amoureux eût été plus téméraire ?

marie.

Aussi, quand je l’ai vu si animé, quoique bien disposée en sa faveur, j’ai eu assez de raison pour m’arracher de ses bras et prendre la fuite, bien résolue à ne plus aller à ses rendez-vous sans t’avoir consultée. Aujourd’hui, j’ai donc pris mon courage à deux mains, et, ayant prétexté une indisposition de ma mère, j’ai quitté l’atelier avant Louisa, et je suis venue te trouver.