entre les deux cousines, pendant qu’elles s’entr’aident
à se mettre dans un état décent)
Sais-tu, chère Marie, que malgré ma grande confiance dans la probité d’Antonia, notre conduite plus que légère d’aujourd’hui me donne un peu à réfléchir ? N’y a-t-il pas à craindre qu’en jouant ainsi avec le feu, nous ne soyons nous-mêmes un jour brûlées ?
Pour une femme qui, comme toi, se pique de philosophie, cette réflexion est un peu tardive et a lieu de m’étonner. Elle montre peu de résolution et de confiance. Comment ! c’est toi qui, à force de raisonner et d’effrayer Antonia sur les dangers qu’il y avait pour les intérêts d’une femme à se prendre d’une belle passion pour un amant, lui as donné le goût des femmes, et lui a tellement engourdi la fibre du cœur, qu’elle n’avait pu jusqu’aujourd’hui avoir en fait d’homme le moindre désir, et tu redoutes que les principes que tu lui as si bien