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L’ÉCOLE DES BICHES


J’ai pu profiter d’une occasion de plaisir que vous-mêmes avez fait naître. Vous connaissez ma répugnance pour son sexe, et vous avez voulu, par distraction, vous assurer si cette antipathie tiendrait devant le beau physique d’un brave garçon. C’était une distraction qui avec une autre eût été bien risquée. J’ai été attirée, fascinée comme vous par des perfections qu’on trouve si rarement chez un homme. Voyant cela, vous avez poussé l’imprudence jusqu’à me livrer à ses caresses. Eh bien ! quoique ce jour doive rester dans ma mémoire comme un des plus fortunés de ma vie, soyez dans une sécurité parfaite : tout se bornera, à ce souvenir. Vous savez bien, madame, que je n’aurais jamais osé élever mes désirs jusqu’à M. Adrien : vous en avez décidé autrement ; ce qui est fait est fait. Mais je suis trop bonne fille, pour faire aucune démarche, chercher aucune occasion qui puisse à votre insu me rapprocher de lui.