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DOUZIÈME ENTRETIEN


même que si j’avais de l’humeur contre lui, sa présence ici me calmerait aussitôt. (À ce changement subit d’idée, Marie paraît fort surprise.) Cela t’étonne, n’est-ce pas ? C’est qu’il faut que je te fasse une confidence, un aveu.

marie.

Un aveu, à moi ?

caroline.

Oui, à toi !

marie.

Tu piques ma curiosité. Voyons !

caroline.

Depuis ce diable de jour où j’ai eu l’imprudence, grâce à tes provocations, de me laisser caresser par ton amant, j’ai beau chercher à chasser de ma pensée cette imprudence, et appeler à mon aide toute ma raison, loin de rien oublier, un désir incessant de revoir Adrien me poursuit. Est-ce un caprice comme celui du comte ? est-ce dépit de son infidélité ? Enfin, quelle que soit cette cause, je ne pense, je ne rêve qu’à ton Adrien. Je vais donc te faire une demande qui te semblera bien extraordinaire…