même que si j’avais de l’humeur contre lui, sa
présence ici me calmerait aussitôt. (À ce changement
subit d’idée, Marie paraît fort surprise.)
Cela t’étonne, n’est-ce pas ? C’est qu’il
faut que je te fasse une confidence, un aveu.
Un aveu, à moi ?
Oui, à toi !
Tu piques ma curiosité. Voyons !
Depuis ce diable de jour où j’ai eu l’imprudence, grâce à tes provocations, de me laisser caresser par ton amant, j’ai beau chercher à chasser de ma pensée cette imprudence, et appeler à mon aide toute ma raison, loin de rien oublier, un désir incessant de revoir Adrien me poursuit. Est-ce un caprice comme celui du comte ? est-ce dépit de son infidélité ? Enfin, quelle que soit cette cause, je ne pense, je ne rêve qu’à ton Adrien. Je vais donc te faire une demande qui te semblera bien extraordinaire…