désirez si ardemment, dites-vous, me paraît fort
extraordinaire, surtout pour un homme qui
jusqu’à présent a donné des preuves d’un sens
si droit. Vous savez que j’ai accordé mon cœur
et livré mon corps à un homme de mon choix
qui, lui aussi, m’aime autant qu’on peut aimer.
Quelque reconnaissance que j’aie de vos bontés,
quel que soit mon désir de vous être favorable,
comment puis-je changer cet état de
choses, et que puis-je faire en votre faveur ?
Certes, je puis bien m’abandonner à vous ; mais
quel plaisir pouvez-vous espérer d’une femme
dont le cœur est ailleurs ?
Ce que vous m’opposez, Marie, est une preuve de vos bons sentiments : il ne faudrait cependant pas toujours les porter à l’extrême ; plus votre passion est grande en ce moment, plus grande aussi serait votre désillusion dans l’avenir en y persistant. Ces sentiments exaltés, croyez-moi, ne sont point dans la nature ; quand ils existent, ce n’est qu’à l’état de fièvre, qui