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NEUVIÈME ENTRETIEN


femme ! C’est donc pour cela que hier au soir, en faisant les cartes, j’ai trouvé le neuf de pique. Une bien mauvaise carte !

caroline.

Tu crois, n’est-ce pas, Marie tout à fait innocente de cette toquade du comte ?

antonia.

Est-ce qu’elle n’aime pas trop son Adrien !

caroline.

C’est aussi ce qui me rassure. Elle doit d’ailleurs penser que son intérêt et celui d’Adrien pourraient en souffrir. Elle, sans expérience, vouloir lutter avec moi ! non, cela n’est pas possible. Une pareille idée n’a pas dû lui venir ; et puis, elle a très-bon cœur ; elle me doit son bonheur, et elle ne peut être ingrate à ce point. Le mal vient de ce gredin de comte, et la faute vient de moi, qui ai laissé trop souvent cette jolie fille en sa compagnie. Enfin, le mal existe et le meilleur moyen de parer le coup est peut-être de me prêter pour le moment philosophiquement à ce caprice du comte, sur