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L’ÉCOLE DES BICHES


ment que je ne puis définir, et qui me faisait incessamment reporter ma pensée sur elle. J’ai d’abord voulu le combattre ; malheureusement, plus je raisonnais, plus aussi j’attisais le feu de mon imagination. Je dois donc te remercier d’être venue à mon aide par ton indulgence, et mettre d’accord ma conscience et mon caprice.

caroline.

Vous voyez donc, mon ami, qu’avec de la franchise on s’entend toujours. Je désire qu’entre nous cela continue, et j’espère que vous me mettrez au courant de ce qui pourra se passer entre vous et Marie. Ce n’est ni par jalousie ni même par curiosité que je vous fais cette demande ; mais il est juste que je puisse me défendre si, malgré vos bonnes intentions, vous étiez entraîné trop loin. J’attends ce matin Marie à déjeuner. Je vais avoir à ce sujet un entretien avec elle, et la prévenir moi-même avec ménagement de vos sentiments. Si elle ne les repousse pas, je la préparerai à ce que vous désirez d’elle ; elle saura par cette confidence que,