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HUITIÈME ENTRETIEN


je ? Je risquerais peut-être de compromettre l’intimité d’une union qui, par notre mutuelle confiance, a toujours été jusqu’à présent remplie d’agrément… Avouez donc, cher comte, ce qui n’a pu m’échapper. Depuis la venue ici de Marie, vos yeux n’ont pu la voir sans qu’à votre insu elle produisît sur vous un véritable effet. J’aurais dû peut-être alors, et dans mon intérêt, l’éloigner de la maison ; mais c’était renverser l’espérance de son bonheur, que j’avais placé sous votre patronage ; je n’ai pas eu ce courage égoïste ; je me suis sentie assez forte de votre affection et assez confiante dans votre loyauté pour tenter l’aventure. Je vous laisse donc libre d’agir à votre guise, très-persuadée que ce besoin d’une distraction de votre imagination ne peut rien sur la solidité de notre liaison.

le comte.

Voilà, si je n’en avais déjà eu la certitude, la preuve bien complète de votre excellent naturel. Eh bien ! oui, chère belle, je n’ai pu voir Marie sans qu’il se produisît en moi un senti-